La Dalle des Chevaliers fut découverte par Bérenger Saunière dans l'église de Rennes-le-Château en 1891, lors des travaux de restauration. Alors qu'il procédait au remplacement de la chaire et au changement du carrelage des couloirs de la nef, cette dalle fut soulevée en partie. Elle recouvrait semble-t-il un tombeau, le tombeau des Seigneurs de Rennes, que Saunière découvrit à ce moment là. Il s'agirait donc d'une pierre tombale.

En effet, le vieux registre de la paroisse des années 1694 à 1726, mentionne bien la présence à cet endroit, du tombeau des seigneurs de Rennes. On y apprend qu'en 1705 dame Anne Delsol, belle soeur du seigneur de Rennes, Henry d'Haupoul, fut inhumée dans le tombeau des Seigneurs situé dans l'église. En 1724, c'est au tour de Noble messire Henry de Vernet d'être enterré dans ce qui semble alors être une crypte.

La face sculptée de cette dalle funéraire était posée contre terre, ce qui explique la raison pour laquelle elle ne fut pas mise à jour plus tôt.

Cette dalle mesure 1,31 mètres de long pour 0,72 mètres de large et a pour épaisseur 0,08 mètres. Elle daterait du VIIIème - IXème siècle et serait de facture carolingienne. Deux personnages, des Seigneurs selon toute vraisemblance, sont représentés à cheval. Ils semblent partir à la chasse.

A gauche une femme montant en amazone est vêtue d'une robe d'apparat. Elle sonne le cor de sa main droite. Le cheval, très abîmé, semble avoir la tête penchée pour boire.

A droite le deuxième cavalier est un homme. Il tient une lance dans sa main droite. Dans la main gauche il tient un objet de forme ronde. Certains ont crut y reconnaître un enfant ou un autre cavalier. C'est pour cette raison que cette dalle fut souvent assimilée au sceau des Templiers, car ces derniers montaient souvent à deux sur le même cheval. Toutefois, celle-ci datant du VIIIème- IXème siècle, cette hypothèse ne peut être retenue. Le cheval, tourné vers la droite, en position cambrée, est prêt à partir.

Au-dessus des arcades une scène de chasse est gravée.

Par un bulletin de la S.E.S.A. de 1909, on sait que Saunière plaça cette dalle dans le jardin du calvaire, en guise de marche, au pied de la croix de mission au gré des intempéries. Suite à cela, celle-ci se dégrada rapidement. Elle est actuellement exposée au presbytère, aménagé en petit musée.